Najoua Jo

Le berceau du « dégage » sclérosé !

Je me demande qui est l’abruti qui a soufflé ces mots à Ben Ali, l’ex Président de la Tunisie  : » Le peuple tunisien a atteint une maturité politique ».

Trois ans et des poussières plus tard, alors que la date des élections législatives approche à grands pas (le 26 Octobre 2014). On se demande ce qui a vraiment changé !

Si et seulement si on prend les réseaux sociaux comme un miroir reflétant un microcosme de la société tunisienne , on est devant le pire des constats !

Quelques statuts sur Facebook incarne des dictateurs en puissance. En gros, on peut lire : « Si tu ne votes pas comme moi, si tu n’es pas du même avis que moi je te retire de ma liste d’amis… Et  j’ai 5000 amis alors… dégage… »

On relève dès lors, la déconnexion effrayante de la réalité au profit du virtuel.

C’est dramatique qu’une personne croit qu’elle a 5000 amis. Les amis sont rares dans la réalité et sont les personnes avec qui on dîne, on rit et qu’on aime etc.

 C’est dramatique qu’une personne croit qu’elle est une sommité incontournable si ses publications sont « likés » à 300 ou plus, alors que sans le virtuel elle n’est reconnue que par son épicier.

 C’est dramatique qu’une personne croit qu’elle a acquis « Le pouvoir ». Le droit de vie ou de mort sur des profils à travers une insignifiante page binaire.

 C’est dramatique qu’une personne se transforme en un dictateur en puissance qui croit détenir la vérité absolue, encouragée par certains qui ne veulent pas entrer en disgrâce, alors ils « likent » comme des damnés.

L’image que renvoie cette page futile est un statut « pré-fabriqué et beaucoup de gens s’y accrochent comme à une bouée de sauvetage… solitude… ennuie… Ou quête d’avoir, son plus que, quart d’heure de gloire ?

 Le « dégage » a pris toute son ampleur sur les réseaux sociaux  avec « dégage Ben Ali », « dégage RCD », « dégage patron, je veux prendre ta place »… etc.

Le fameux « dégage » retrouve aujourd’hui son prolongement dans l’exercice de la fameuse démocraSSie.

L’amère vérité nous revient en pleine face comme un boomerang. La plupart des tunisiens sont loin d’avoir acquis une quelconque maturité politique. Cela a été prouvé quand ils ont élu un parti islamiste sanguinaire un certain 23 octobre 2011. Alors que peut-on attendre d’un 26 octobre 2014 ?

Aller aux urnes, ressemble de plus en plus à aller au supermarché du coin et choisir le produit encensé dans les médias, ou qui sait se vendre le mieux. Comment ose-t-on critiquer leurs choix ?

Et le pays dans tout ça ?  Rien ! La volonté de l’individu  est plus importante.

Nous avons subi la dictature d’un seul régnant à la fois, aujourd’hui on subit des divisions éparses de dictateurs en puissance fictives mais, néanmoins actives sur les handicapés de l’esprit du net.

  • « La démocratie est une croyance pathétique en la sagesse collective de l’ignorance individuelle. »
H. L. Mencken

 

 


Tunisie… Les élections de l’inchoérence

Trois ans de règne islamiste ont détruits les infrastructures du pays, l’ont ruiné. Sans oublier de transformer radicalement une société moderne en une société puritaine et archaïque. Les prétendus prisonniers de la parole sainte ont pris d’assaut les mosquées et invités les prédicateurs de la haine et de la mort. C’était leur programme électorale quand ils ont été élu le 23 octobre 2011.

Aujourd’hui, rien n’a changé même s’ils essayent de nous faire croire le contraire. Jouer sur la fibre religieuse ne laisse aucun musulman indifférent. Même si certains savent les contrer, d’autres les suivent.

Comme beaucoup de pays touchés par ce fléau, des milliers de djihadistes sont partis faire la guerre en Syrie. Mais les plus dangereux ne sont pas ceux qui partent, mais ceux qui restent, confondant religion et politique puisque l’islam est un mode de vie ancré au plus profond de chaque individu.

La preuve par les chiffres : Aucun prétendant des 70 qui se présentent à l’élection présidentielle du 23 novembre 2014 n’osent parler de laïcité. Ni les 15.652 candidats des prochaines législatives du 26 octobre 2014. Des chiffres effarants faisant de n’importe quel quidam ignorant, un politicien en puissance. Dans les contrées lointaines on appelle ça : la liberté. Une liberté qui désentrave les ignares de leurs carcans naturels et les propulsent en politiciens mercenaires.

La Tunisie pendant près de 50 ans, a su allier islam et modernisme en contenant les idées malfaisantes dans l’ombre, d’où elles n’auraient jamais dû sortir et voir la lumière. C’étaient des prétendus « dictateurs » qui ont bâti cette société intelligente. Quel paradoxe !

Mais a croire la meute, qui fait marcher le monde sur des œufs, c’était mal ! Chacun avait droit à la liberté d’expression, la démocratie, la pluralité et une chair pour abreuver le lambda de sa faconde surréaliste.

Les médias sont là,  avec leurs invités et leurs -dirty mind- pour nous rappeler quel bon musulman on doit être. Ces médias qui, hier encore étaient muselés, entre autre, pour éviter que les abrutis prennent la parole.

La Tunisie a subi le terrorisme comme jamais auparavant en 50 ans d’indépendance et de « dictature ». Des centaines de morts dans les rangs de ce ceux qui assuraient la sécurité de ce pays, âgés de 20 ans des fois, fauchés en plein rêve en exécutant un travail sous-payé sous l’œil indifférent de ces politiciens qui nous prônent le nec plus ultra de la démocratie et sous les Allah Akbar de ceux qui la réclament à corps et à couteaux pour asseoir leur hégémonie.

La démocratie est un système politique défaillant, obsolète qui a besoin d’un sérieux remaniement. Le scénario du 23 octobre 2011 semble se profiler, les tunisiens sont éparses sans aucune cohésion politique. Ils vont s’éparpiller et se perdre. Des milliers de voix iront grossir les urnes du néant.

Aucun leader… meneur, ne sort de la masse, aucun pseudo politicien n’a les armes nécessaires pour unifier, rassembler une majorité incontestable.

Depuis cette fameuse révolution je suis une étrangère dans mon pays.  Je passe dans la foule parmi toutes ces femmes voilées, ces hommes barbus et leurs idées bien arrêtées sur la halal et le haram. Je sais qu’aucune élection ne changera cet état d’esprit déjà corrompus, malade de ses contradictions et de ses discordances, mais une guerre comme l’a déjà mené un certain Bourguiba et ce pendant des années…

Mais des Bourguiba, on n’en fait plus.

Si la politique combine encore le céleste et le terrestre, on n’est pas sorti de la mosquée.